Enseignant en histoire au collège Racine d’Alès, très impliqué dans un travail sur la résistance avec mes élèves, j’ai eu l’idée, au lendemain des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, de lancer un appel sur ma page Facebook dont voici le texte : 

« Cette proposition est faite à tous mes élèves, anciens comme nouveaux, à leurs parents, à mes amis, à mes connaissances, à ma famille et à tous ceux qui le souhaitent. Donnez votre définition personnelle de la liberté, ce qu’elle représente pour vous, indiquez votre prénom et votre âge pour constituer une immense chaîne de liberté. Vous pouvez commenter ou me l’adresser par message. Je voudrais concevoir une immense affiche où figureraient les textes les plus sensibles pour montrer l’attachement à la liberté et la résistance à la barbarie. À vos crayons citoyens, exprimez-vous ! »

 L’affiche initiale est devenue une publication dont les bénéfices tirés des ventes seront reversés à la FENVAC (Fédération nationale des victimes d’attentats et d’accidents collectifs).

Ont été publiées sur mon mur Facebook, en comptabilisant les messages, environ quatre-vingts définitions. J’ai examiné, en outre, les réflexions de deux de mes classes de cinquième et de troisième, un travail effectué pendant le cours d’histoire. Enfants comme adultes ont été enthousiastes et il n’est à signaler aucune note discordante. Les choix que j’ai opérés sont subjectifs, les textes sont classés du plus jeune auteur au plus âgé, ils sont plus ou moins brefs, ils sont inégaux mais révèlent, malgré la tension actuelle, une certaine idée de la liberté.

 J’ai pris beaucoup de plaisir à lire ces définitions, nos jeunes esprits ont des choses importantes à nous dire, il faut savoir entendre ces voix et les relayer, mais celles de leurs parents ou de leurs grands-parents méritent également toute notre attention, elles sont le pouls de notre indéfectible attachement à la liberté. 

Que ces définitions de la liberté alimentent notre réflexion et qu’elles renforcent notre détermination à lutter contre toutes les barbaries, notre arme la plus efficace n’est-elle pas celle de notre esprit ?